Introduction à l'astrophotographie
La Terre fait un tour sur elle même en un peu moins de 24 heures (23h56mn et 4s trés exactement), créant cette impréssion de défilement de la voûte étoilée bien visible durant une nuit d'observation. Cette rotation du ciel est un élément fondamental à maitriser en photographie astronomique. Si le temps de pose est trop long alors la pellicule enregistre fidelement le déplacement apparent des objets célestes, transformant les beaux amas d'étoiles ou nébuleuses observés en petits traits particulièrement inestétiques (circumpolaire). Si au contraire, le temps de pose est court, ces mêmes objets seront alors, certe ponctuels, mais en si petit nombre que vous ne reconnaîtrez même plus la région du ciel photographiée! Sans parler de la belle nébuleuse si bien visible à l'oeil nu, maintenant même plus décelable sur la photographie obtenue! Votre temps de pose est alors trop court pour permettre au film d'enregistrer les plus faibles détails! Alors comment faire? Bienvenue dans le monde de la photographie astronomique! Il existe diiférents moyens de résoudre cette adéquation: utiliser un boîtier photographique équipé d'un objectif trés lumineux, une pellicule trés semsible, ou plus éfficacement, compenser la rotation de la Terre en installant le boîtier sur une monture équatoriale motorisée. L'objectif collecte la lumière tandis que le boîtier se comporte comme une chambre noire. L'objectif se compose d'une série de lentilles chargées de focaliser sur le film l'image visée. Chaque objectif possède un diaphragme. Celui-çi permet de régler l'ouverture, c'est à dire la quantité de lumière qui frappera le film dans une durée de temps donnée. Cette valeur est exprimée par rapport entre la longueur focale et le diamètre de l'objectif. Plus se rapport est proche de 1, plus l'objectif est lumineux. Plus cette valeur s'en éloigne et plus il faudra poser longtemps pour obtenir une image parfaitement exposée. Heureusement, il est inutile de calculer l'ouverture pour connaître les performances d'un objectif photographique : elle est en effet gravée sur les barillets avants des objectifs. Les valeurs traditionnelles d'ouverture de diaphragme sont: 1,8 -- 2,8 -- 4,0 -- 5,6 -- 8,0 -- 11,0 -- 16,0 -- 22,0. Entre chacune de ces valeurs il y a 1 diaphragme d'écart. C'est à dire 2 fois plus de lumière collectée.
La photographie astronomique sans instrument
1) Le choix du site
La qualité du site entre pour 50 % dans la réussite d'une bonne photographie astronomique. Si le ciel est bien noir et exempt de lumières parasites, vous pouvez tout tenter.
3 grands types de sites existent :
-
excellent site : loin de toute ville importante (minimum 100 km) et sans éclairage domestique direct ou proche (rase campagne, montagne, désert, etc...). Ciel trés noir, Voie lactée bien visible et contrastée, horizons bien sombres. Pas de petites villes proches.
-
bon site : présence de peites viles à quelques km, éclairant certains horizons. Grande aglomération située à 60 ou 80 km. Voie lactée assez bien visible. Fond de ciel apparaissant plutôt gris au bout d'une heure d'observation. Etoiles peu visibles lorqu'elles sont basses sur l'horizon.
-
site moyen ou médiocre : pleine ville ou banlieue de grande ville. Eclairage urbain important. Eclairage direct. Voie Lactée invisible à l'oeil nu. Peu d'étoiles observables dans le ciel. S'il est évident qu'un trés bon ciel est préférable pour réaliser de trés bonnes photographies, il faut aussi admettre que certains sujet peuvent être pris dans des conditions beaucoup plus délicates.
2) Le choix du boitier photographique
Rappel : boîtier réflex = visée au travers de l'objectif.
24 x 36 = format du film le plus courant.
Votre appareil photographique doit disposer impérativement soit une prise pour déclancheur souple (cas de la plupart des boîtiers réflex 24x36) et de la pose B, soit d'une pose T (cette fonction est trés pratique: on enfonce une fois le déclencheur, l'obturateur s'ouvre; pour le refermer on ré-appui sur le déclencheur. Ce système permet de réaliser des temps de poses aussi longs qu'on le désire sans recourir à un déclancheur souple). Soit enfin, de poses longues sélectionnables directement sur le boîtier (de plus en plus d'appareils récents ont un obturateur permettant de travailler en continu jusqu'à 30 secondes. Ces vitesses sont sélectionnées sur barillet ou via un écran à cristaux liquides sur le dessus ou au dos de l'appareil).
N'hésitez pas à vous plonger dans la notice d'emploi pour vérifier que vous bénéficiez bien des ces différentes fonctions. Qui plus est, ce petit rafraîchissement du fonctionnement de votre appareil ne vous fera aucun mal et vous permettra, de découvrir des possibilités intéressantes auxquelles vous n'aviez jamais prêtées attention.
3) Exemples de circumphotographies sans instrument
(Juin 2000).
Un simple appareil photographique de type reflex en pose B, posé sur son trépied permet de mettre en évidence la rotation de la Terre, par le sillage des étoiles sur le négatif (circumpolaire): temps de pose: 35 minutes sur film Kodak Royal Gold 400 iso.
Ce phénomène est d'autant plus grandiose à observer dans un tel décors. Le défilement nocturne des étoiles est toujours un moment d'intimité, d'osomose avec les éléments. Au beau milieu de la nuit, la montagne s'offre quelques instants de sérénité.
Les deux photos qui suivent utilisent la même technique, sauf qu'ici la Meije apparait dans sa robe d' hivers, illuminée par une lumière lunaire douce et tamisée.
La montagne apparait sous différentes couleurs et textures suivant les saisons, ce qui donne un caractère unique à la photo. Refaire ce genre de photographie l'année suivante dans les mêmes conditions de pose est pratiquement impossible, le mouvement diurne et le positionnement des corps celestes étant chaques années décalés dans le temps et dans l'espace.
(Hiver 2002)
Utilisation pour cette photo de la technique de l'occultation manuelle (= surimposition). Temps de pose : 3 x 2 minutes; Ouverture: 3,5 ; Focale variable: 60 mm.
Autres exemples de photos nocturnes :
Lever de la Lune derrière la Meije: un spectacle insolite emplifié par un long temps de pose (1 min) sur film Kodak Gold 100 iso.
Le chaînon de la Meije vue non pas de jour mais en pleine nuit (23 h 20) illuminé par la lumière de la Lune, 100x accentuée par effet de temps de pose .
Cette couleur finement nacrée est issue d'un effet photographique (pose B). La lumière de la Lune reflétée par les glaciers et la roche, est emplifiée par le long temps de pose (15 minutes). La montagne sous cet aspect n'est donc observable qu'uniquement grâce à l'effet technique de l'ouverture du diaphragme de l'objectif et du temps de pose.
La photographie astronomique avec instrument